Emmanuel Macron a confirmé, ce jeudi 29 avril, la mi-mai pour rouvrir les restaurants. D’abord en terrasse le 19 mai, puis en salle le 3 juin. Dans le pays de Saint-Malo, les professionnels s’y préparent, même s'ils n'offrent pas tous de terrasse et craignent ne pas être rentables.
Florence Lecomte, propriétaire de l'Hôtel Beaufort, à Saint-Malo et membre de l’UMIH Côtes d’Emeraude ne cache pas sa colère après les annonces du président Macron.
Dès le 19 mai, elle va pouvoir à nouveau servir ses clients en terrasse, avec des tables limitées pour les groupes de six personnes au maximum. Et surtout le midi, puisque le couvre-feu sera toujours en vigueur à partir de 21 heures.
Elle n'aura pas de difficulté à compter ses clients en terrasse, elle n'a que 10 places à l'extérieur.
"60 % des restaurateurs n’ont pas de terrasse sur la côte d'Emeuraude, explique-t-elle, comment vont-ils faire? Ca passe très mal, je dois vous dire que je suis épuisée".
Dans leur restaurant, Au bout du quai, à Cancale, Anthony Rambaud et sa femme ont 60 couverts à l’intérieur et 16 en terrasse. Sur leur 12 salariés, seulement deux vont travailler, à l’ouverture des terrasses. Il craint que cette ouverture soit peu rentable. Il craint aussi la pluie, il faut bien le dire. "En Bretagne avec le climat breton, les terrasses c’est pas comme dans le sud." Bien sûr, lui aussi aurait préféré que son restaurant ouvre à nouveau entièrement dès la mi-mai. En attendant, il espère que les aides de l'Etat soient prolongées.
Autre attente, celles qui concernent les décisions locales quant à l'occupation de l'espace public. Est-ce que les municipalités feront payer les terrasses? Ou les rendront-elles gratuites comme, presque partout, après le premier confinement ?
"Enfin un calendrier..."
Il faudra attendre le 9 juin, pour ouvrir les salles intérieures, toujours avec cette limite de six personnes par table. Ces règles pourraient ensuite être assouplies le 30 juin en fonction de l'évolution de la situation sanitaire. Voilà qui donne des perspectives.
"Enfin on tient un calendrier, se réjouit Anthony Rambaud. J’y croyais plus, on va enfin pouvoir se projeter, on va pouvoir recruter du personnel… En espérant que ce calendrier tienne."
Florence Lecomte, elle ne comprend pas pourquoi dès le 9 juin les musées ou salles de spectacle pourront accueillir 800 personnes alors que dans les salles de restaurant, il faudra restreindre les groupes à 6 personnes.
Elle ajoute qu'elle n'a jamais jugé les décisions prises par le gouvernement, mais que depuis quelque temps, elle se fait sa propre opinion: "nous en sommes là, parce que notre pays a pris un retard vaccinal énorme".
Aujourd’hui, elle demande à ce que ses salariés puissent être vaccinés, mais ce n'est pas possible : " Je ne suis pas très étonnée, dit-elle car actuellement dans les centres de vaccination de Saint-Malo, les soignants vaccinent encore des gens de 70 ans...on est bien loin des annonces du gouvernement."
Seule bonne nouvelle pour elle, la saison qui s'annonce. "Elle sera bonne à n’en pas douter si on nous laisse travailler, dit-elle. Depuis quelques jours les clients n’arrêtent pas de nous appeler."